[Présentation client] TARMAC Aerosave, la nursery des avions

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Photo TARMAC Aerosave

Voilà plus de deux ans que nous sommes en mission pour TARMAC Aerosave, filiale des Groupes Airbus, Safran et Suez, basée à Tarbes, Teruel en Espagne et depuis peu, à Toulouse-Francazal. Il est temps de lui consacrer un article et d’en dire un peu plus sur ses métiers. L’origine même de ce contrat n’est pas banale. Récit.

Une rencontre dans les Pyrénées

La rencontre avec TARMAC (Tarbes Advanced Recycling & Maintenance Aircraft Company) a eu lieu en 2015. Nous sommes contactés par Latécoère, qui cherche urgemment à acquérir un tronçon spécifique d’Airbus A320 afin de mener à bien un programme d’essais sur de nouvelles issues de secours. Leurs recherches en Europe restent vaines. Bon réflexe que de penser à nous pour faire jouer le réseau ! Un ami venant tout juste d’intégrer TARMAC comme directeur commercial, nous le mettons en relation avec le bureau d’études de Latécoère. Nous nous déplaçons sur l’aéroport de Tarbes-Lourdes, siège de TARMAC, pour organiser cette rencontre. Un tronçon est justement disponible, il sera redécoupé selon les souhaits de Latécoère. L’affaire est vite conclue, le tronçon convoyé vers Toulouse. Pas peu fière d’avoir, en quelque sorte, « sauvé » une campagne d’essais d’une maison comme Latécoère !

Lors de ce même déplacement, nous présentons les services d’Ozelys à TARMAC. En croissance rapide, la société réfléchit justement à sa stratégie de communication. Il est convenu que ce poste sera externalisé avec Ozelys. Le contrat est signé pendant le Salon du Bourget 2015, où TARMAC a un stand sur le pavillon de la Région Occitanie.

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Photo TARMAC Aerosave

Établir un plan de communication et le mettre en œuvre

Dès la rentrée 2015, nous mettons en place la stratégie de communication basée principalement sur une participation croissante aux salons professionnels à travers le monde, avec pour objectif de faire connaître et reconnaître TARMAC sur les marchés du leasing et de la maintenance. Une communication BtoB et internationale donc, sans négliger les médias et agences économiques locales, TARMAC étant l’un des principaux acteurs et employeurs des Hautes-Pyrénées. Citons en vrac les actions que nous déployons tout au long de l’année : gestion des relations presse et des réseaux sociaux, création des visuels institutionnels, coordination des salons, de l’aménagement du stand aux relations publiques sur place, sélection et commandes des objets dérivés, rédactionnels divers. Et plus récemment, appui dans le cadre d’événements exceptionnels, comme ce fut le cas à la rentrée 2017 à l’occasion des dix ans de TARMAC. Nous y reviendrons dans un prochain billet.

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Depuis le Salon du Bourget 2015 jusqu’aux salons MRO à travers le monde, les stands de TARMAC ne cessent de s’agrandir. (Photos Ozelys)

Les métiers de TARMAC

En France au moins, TARMAC n’avait, jusqu’à pas si longtemps, qu’une seule image : celle d’un site de démantèlement d’avions. Le résidu tenace de la forte médiatisation du projet PAMELA (Process for Advanced Management of End of Life), embryon de TARMAC Aerosave en 2005. S’il est vrai que TARMAC a été fondée par ses actuels actionnaires, les Groupes Airbus, Safran et Suez, de façon à anticiper le besoin actuel et futur en termes d’avions à démanteler, cette spécialité ne représente que 20% de l’activité. Un chiffre pour s’en convaincre : en dix ans d’existence, TARMAC a accueilli 500 avions, 125 d’entre eux « seulement » ont été démantelés. Recyclés est le terme exact, nous allons y venir.

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Photo TARMAC Aerosave

Stockage et maintenance d’avions en service

TARMAC offre trois services principaux aux propriétaires d’avions de ligne : le stockage, la maintenance et le recyclage. Trois métiers complémentaires et très liés. En effet, le stockage, première activité de TARMAC, n’est pas un simple service d’hébergement, lequel est déjà précieux pour qui ne sait où « ranger » son avion sur une durée déterminée ou indéterminée. Les raisons qui poussent un propriétaire à stocker son avion sont multiples : période de transfert de titre, avion retiré à son opérateur mauvais payeur, baisse de rotations en saison hiver…

C’est parce que TARMAC possède des agréments de maintenance qu’elle est habilitée à mettre en place les procédures de stockage définies par les constructeurs. Car, et voilà bien le point capital de ce métier, les avions sont maintenus en état de vol durant leur période de stockage qui peut durer de quelques semaines à plus d’un an. C’est le fameux « cocooning » ou MCO, Maintien en Conditions Opérationnelles. Toutes les parties sensibles aux intempéries, à l’humidité, à la corrosion, aux animaux et insectes, sont protégés, étanchéisés : roues, trains, hublots, entrées d’air, portes pax, trappes de visite… L’avion bénéficie de visites de maintenance régulières. Au-delà de deux ans de ce traitement, si VIP soit-il, il doit effectuer un vol d’essai avant de repartir au service. Les deux principaux sites de TARMAC, Tarbes et Teruel dans le désert d’Aragon en Espagne, complété par le nouveau site de Toulouse-Francazal ouvert fin 2017, bénéficient d’espaces de parking considérables : capacité d’accueil de 50 avions à Tarbes, presque autant à Toulouse et 200 à Teruel. Soit une capacité totale qui frôle les 300 « slots ». C’est la plus importante d’Europe.

Mais les avions pris en charge par TARMAC Aerosave ne sont pas forcément retirés du service. L’atelier de TARMAC est agréé Part-145 pour la maintenance des avions Airbus, Boeing, ATR, Bombardier et Embraer et des moteurs CFM-56. Il est un service « MRO » : Maintenance and Repair Overhaul. TARMAC prend en charge tant la maintenance « en ligne », c’est-à-dire la maintenance légère pouvant se faire « au large », que la maintenance « en base », impliquant les opérations lourdes nécessitant d’abriter l’avion sous hangar.

A ce stade de la lecture, on a compris : non, tous ces avions stockés que l’on aperçoit depuis le ciel ou depuis les routes qui longent les aéroports de Tarbes et de Teruel ne sont pas en attente de démantèlement ! Pas tous.

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Un avion stocké fait l’objet d’attentions quotidiennes. Toutes ses parties sensibles sont protégées. Il doit pouvoir repartir au service à tout moment. (Photo TARMAC Aerosave)

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Grâce à ses hangars de Tarbes, Toulouse et Teruel, et à ses agréments de maintenance TARMAC Aerosave entretient tous les types d’avions de ligne : régionaux, monocouloirs, gros porteurs jusqu’à l’Airbus A380. (Photo TARMAC Aerosave)

Démantèlement et recyclage d’avions en fin de vie : des procédés exclusifs

Pour les avions en fin de vie aussi, les procédés sont précis et respectueux des normes environnementales. Trois mots sont tabous chez TARMAC : ferraille, casse et cimetière. Ferraille, parce que les matériaux qui composent une machine aussi complexe qu’un aéronef sont extrêmement divers. Casse, parce que chez TARMAC, on ne casse pas, on ne broie pas : on déconstruit, on découpe, on démonte, on trie, « on éparpille façon puzzle » aurait dit un célèbre scénariste. En un mot, on re-cy-cle. L’avion est valorisé à plus de 92% de sa masse. Cimetière, parce que chez TARMAC les avions ne meurent pas, ils se réincarnent. Voyons comment.

Un démantèlement complet dure environ six semaines. A son arrivée chez TARMAC, l’aéronef appartient encore à son propriétaire, un « lessor » ou une banque la plupart du temps (rappelons qu’une très faible proportion des avions de la flotte appartient à la compagnie aérienne qui les opère). Le propriétaire établit une liste des équipements qu’il souhaite récupérer, c’est-à-dire ceux qui ont une valeur sur le marché de l’occasion : moteurs, trains, avionique. TARMAC se charge de les démonter, les conditionner, puis soit de les stocker dans son magasin, soit de les envoyer chez le propriétaire. Ensuite, l’aéronef passe du statut d’avion à celui de déchet. Il est désormais la propriété de TARMAC. Le processus de recyclage, complexe et développé par TARMAC dès sa création en 2007, s’enclenche. Toute la structure, jusqu’au moindre rivet, est démontée. On trie par matériau et par type de pièces : fluides, plastiques, métaux, tissus, câblages. Les morceaux sont ensuite envoyés vers les filières de recyclage.

Quand il ne reste plus que la cellule, l’enveloppe, celle-ci est sectionnée : les ailes d’abord, puis le fuselage par tronçons, grâce à un portique de découpe, lui aussi unique au monde, conçu et breveté par TARMAC. Un seul exemplaire existe à Tarbes, un second devrait être construit pour faire face à la cadence qui augmente. Il s’agit d’une découpe à froid, ce qui évite tout risque d’incendie, à l’aide d’un câble diamanté. Pendant la découpe, celui-ci est arrosé d’eau, afin d’éviter les émanations de poussières qui retombent directement vers le sol et sont drainées. Enfin, les tronçons ainsi obtenus sont réduits en petits morceaux et recyclés. Nous sommes bien loin de l’image des pelles mécaniques qui « mordent » violemment dans le fuselage sans distinguer si elles arrachent du métal, un bloc de sièges ou un réseau électrique.

Et quid des 8% non recyclés ? Cette question délicate est en passe d’être résolue : Suez, partenaire et actionnaire de TARMAC, vient d’annoncer que les matériaux composites, puisque c’est d’eux dont il s’agit, seraient bientôt recyclables.

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Le portique de découpe de TARMAC Aerosave est unique au monde. Conçu et breveté par les équipes de Tarbes, il permet une découpe précise, à froid, respectueuse de l’environnement. (Photo Rémy Michelin)

Pas une étoile filante vouée à s’éteindre

Comme l’a dit Philippe Fournadet, président de TARMAC Aerosave, dans son discours lors de la cérémonie célébrant les dix ans de la société en octobre 2017, « TARMAC n’est pas une étoile filante vouée à s’éteindre ».

En 2007, TARMAC a anticipé le fort besoin de gestion des avions en fin de vie. Dix ans plus tard, nous y sommes. 20 000 avions commerciaux volent aujourd’hui dans le monde. Ils seront deux fois plus dans vingt ans. Mille d’entre eux seront à déconstruire chaque année. Côté stockage et maintenance, les besoins suivent les mêmes courbes. Ainsi, le modèle TARMAC a vocation à se répandre sur d’autres marchés.

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Une de nos photos préférées…  comme une levée de voile sur la magie qui s’opère derrière les portes des hangars. Illustration du soin porté à chaque avion, à chaque pièce.  Tout élément destiné à être remonté sur un avion est stocké, protégé, référencé. (Photo Ozelys)