ON (AUDE) L’A FAIT : SAUTER EN PARACHUTE

Aude, chef de projet de l’agence, a testé le saut en parachute sur les côtes normandes. Elle nous raconte.

Les sensations fortes et les nouvelles expériences, voilà deux choses qui me motivent particulièrement. Pas étonnant donc que le saut en parachute ait été depuis longtemps sur la liste des aventures que je souhaitais entreprendre. Mon entourage l’avait bien compris. J’ai donc eu la chance de me voir offrir un bon pour un saut en parachute en Normandie. Rendez-vous pris, il ne me restait qu’à attendre (im)patiemment le grand jour.

 

4300 mètres d’altitude, 52 secondes de chute libre, 203 km/h… Magique !
© A. Antoine – Ozelys

Le Jour J arrive, enfin. Je trépigne, l’attente a assez duré ! Je n’aurais pu rêver meilleure météo : grand soleil, ciel parfaitement dégagé, d’un bleu uniforme, une température raisonnable. Je dois me plier à la procédure : formalités d’usage, visionnage de la vidéo explicative puis quelques minutes avec un instructeur pour une séance de simulation du saut. Les consignes sont simples, fort heureusement car je ne suis guère plus concentrée qu’un jeune enfant tant l’impatience est immense. Je m’équipe d’une superbe combinaison qui me va parfaitement au teint (ah, on me dit que non). Je vais voler en tandem, je rejoins mon binôme, l’instructeur para qui ne me quittera plus à partir de maintenant. Il se présente : Papy Loulou. J’ai oublié le nombre de sauts qu’il avait à son actif, mais c’était impressionnant. J’ai senti que j’étais entre des mains expertes. Nouvelles consignes, quelques précisions, je termine de m’équiper. Tous ces préparatifs durent environ une heure. L’ambiance est sympa, nous sommes sur un minuscule aérodrome près du Havre, j’observe les para en herbe et les pros atterrir et revenir, visiblement ravis. Je suis bercée par le bruit du Cessna Caravan, que j’affectionne.

Simulation du saut
© A. Antoine – Ozelys

 

Dernières consignes
© A. Antoine – Ozelys

Enfin, Papy Loulou et moi sommes appelés : c’est notre tour ! Nous sauterons avec des parachutistes confirmés, nous monterons donc à une altitude plus élevée que celle réservée habituellement aux débutants comme moi ! Je suis aux anges. Nous nous installons dans l’avion ; c’est la première fois que je monte dans un avion dépourvu d’équipement intérieur. Je me sens gauche avec mon harnais, je m’assois tant bien que mal sur le sol au fond de l’avion avec Papy Loulou. Vient ensuite l’opération délicate qui consiste à nous accrocher l’un à l’autre. Malgré la confiance, je me dis l’espace d’un instant « ma vie tient à un harnais et quelques sangles ». La pression monte, nous décollons. Nous sommes tous assis par terre dans le même sens, les uns devant les autres, harnachés. Je trouve la situation particulièrement cocasse. A vrai dire, je m’étais plutôt imaginée confortablement assise sur un siège. Qu’importe, je savoure le paysage qui s’offre à moi par le hublot, les côtes normandes sont superbes. Nous montons jusqu’à atteindre 4000m d’altitude.

Et là, tout va très vite. Papy Loulou et moi sommes tout au fond. La porte de l’avion s’ouvre. Et voir une porte d’avion s’ouvrir en plein vol, cela n’a rien de naturel pour quelqu’un comme moi. Les autres parachutistes sautent un à un, je suis effarée par la vitesse à laquelle les départs s’enchaînent. Brusquement, je me sens paniquer. Le vent envahit la cabine, je ne vois que le ciel. Nous nous trainons dans un mouvement assez grotesque, telle une chenille, jusqu’au bord du vide. J’ai envie de dire « stop, attends, pause ! » mais trop tard, en quelques secondes Papy Loulou me positionne correctement, et nous sautons. J’en ai encore des frissons. A l’instant où nous sommes tombés dans le vide, j’ai été prise d’un sentiment de terreur qui m’a coupé la respiration. Mais cette peur a vite laissé la place à d’autres émotions : l’adrénaline, l’excitation, la liberté. La chute libre est une sensation difficilement descriptible. Je peux seulement dire que j’ai adoré. Tomber à cette vitesse est tout simplement grisant, magique, incroyable. Le temps s’arrête jusqu’à ce que Papy Loulou me tape sur l’épaule : c’est le signal m’annonçant que l’on va stopper la chute libre et ouvrir le parachute. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi violent, je suis ballotée brusquement avant que l’on commence une descente calme au-dessus des champs. J’en profite pour admirer le paysage, magnifique. Les falaises d’Etretat m’observent sagement, elles sont si belles vues de haut. Je savoure cette descente, Papy Loulou me donne un peu les commandes, je me sens l’âme d’une aventurière des airs.

Le sol se rapproche peu à peu, l’arrivée est proche. Une bourrasque de vent inattendue nous plaque au sol et met fin plus abruptement que prévu à l’atterrissage. Mais tout va bien. Je me relève hébétée, ravie, épuisée, vidée, excitée, heureuse. J’ai un sourire jusqu’aux oreilles. J’aide Papy Loulou à replier et ranger le parachute, le remercie chaleureusement et c’est terminé. Je dois repartir, continuer ma vie sur la terre ferme. En résumé : 4300 mètres d’altitude, 52 secondes de chute libre, 203 km/h. Cette expérience était tout simplement dingue. Le ciel a de si beaux moments à nous apporter.

AA.

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Avec Abeille Parachutisme

 

 

© A. Antoine – Ozelys